"Sous le label SANS reproche, SANS honte : comment garantir la sécurité des soins des patients dans les projets de MSF ? "
31 May– 16.00-17.30 CEST
Un débat proposé par MSF Norvège, Dina pour le comité médical : Bechara, Roberio, Mohamed, Peter, Heidi, Jean- Paul, Luis
Contexte
La qualité des soins constitue un des points d’attention majeur de nos services de santé. Ces dernières décennies, l’OCB s’est penché sur divers protocoles qui ont permis d’améliorer la qualité des soins dans les projets de MSF sur les terrains. D'ailleurs une motion en 2021 (2021/M2) intitulée Cadre commun permettant d’établir la qualité des soins chez MSF (version anglaise) a été votée, et sert aujourd’hui de guidance.
La sécurité des patients est un des piliers fondamentaux sur lesquels se repose la qualité des soins administrés aux patients. Ainsi, une mesure de sécurité optimale permettra d’assurer une meilleure qualité des soins reçus par le patient.
Lors de la mise en œuvre des mesures visant à avoir une sécurité optimale des patients, de nombreux obstacles et défis ont été rapidement identifiés sur le terrain. À travers cette discussion, nous souhaitons examiner la sécurité sous différents angles. Bien que ce ne soit pas une tâche aisée, de nouvelles opportunités d'implémentation dans nos projets de terrain émergent grâce à de nouvelles perspectives.
L'adage anglais "No shame, no blame"1 (pas de honte, pas de blâme) est souvent utilisé dans le contexte de la sécurité des patients pour promouvoir une culture où les professionnels de la santé peuvent signaler les erreurs ou les incidents sans craindre de représailles ou de jugement. Cela encourage la transparence et l'apprentissage organisationnel pour améliorer la sécurité des soins.
En adoptant cette approche, MSF reconnait de facto que les erreurs sont souvent le résultat de systèmes défaillants plutôt que de comportements individuels. L'accent est mis sur la compréhension des causes profondes des incidents afin d'apporter des améliorations systémiques pour prévenir de futures erreurs et améliorer la sécurité des patients.
Cela dit, bien que cet adage soit un principe important pour promouvoir la sécurité des patients, sa mise en pratique peut parfois être complexe dans les environnements où on travaille et où la culture de la responsabilité individuelle est prédominante. Il nécessite un engagement organisationnel à créer un environnement où la transparence, l'apprentissage et l'amélioration continue sont encouragés et soutenus.
Pourquoi est-ce donc si difficile de parler de nos problèmes ? Nous voudrions bannir cette culture du blâme et évoluer dans un environnement bienveillant en trouvant des méthodes saines incluant tous les membres de personnel dans les discussions autour des problèmes présents au sein de l’organisation. Oser parler de ce sujet dans un environnement bienveillant où finalement on mettra en avant l’intérêt et la sécurité du patient.
Un débat qui ne va pas nous laisser indifférent ...
Certains éléments à prendre en considération
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Au niveau technique, notre système d’information est trop complexe, demande beaucoup de temps et nécessite un effort individuel considérable et avec une faible efficacité ;
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Sur le plan culturel, l’importance du reproche au sein de l’OCB et d’autres OC reste un problème important. La définition du terme « négligence » et la gestion des incidents en tant que leçons de vie – par comparaison à ceux impliquant les RH – sont encore très vagues, ce qui met à mal la confiance du personnel et ralentit la transition culturelle ;
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Au niveau légal, les défis et obstacles se constatent dans divers contextes ;
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Question éthique : que prendre en compte lorsque l’on cherche à garantir la sécurité du patient ?
Questions essentielles pour le débat
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Quels sont les principaux défis et obstacles dans la mise en œuvre de la sécurité des patients sur le terrain ?
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Comment peut-on améliorer la compréhension de la sécurité des patients ?
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Comment signaler des incidents survenus lors des projets ?
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Quelles sont les opportunités majeures pour mesurer la sécurité des patients sur le terrain ?
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Le débat peut-il donner lieu à des actions concrètes accroissant la sécurité des patients sur le terrain ?
Intervenants
Introduction : Nada Kazoun – Conseillère en matière d’amélioration de la qualité et de la sécurité des patients - MSF-OCB
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Anna Freeman – conseillère en qualité des soins chez Médecins Sans Frontières
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Dr Anca Heyd (IMS Obstétricienne, Norvège)
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Dr Louis Vala (Medco, Sierra Leone)
Modérateur : Samuel Bumicho (Vice-Président de MSF International)